Détails de l’ouvrage
Editions Les Editions de Paris Max Chaleil Publication 2018 Catégories Biographies, Famille Hugo
Fils de Georges Hugo et de Pauline Ménard-Dorian, arrière-petit-fils de l’écrivain Victor Hugo et du maître de forges Pierre-Frédéric Dorian, Jean Hugo nait sous une bonne étoile : après la mort de Victor, au croisement de l’art et de la fortune. Il n’a pas d’enfant de son premier mariage en 1919 avec Valentine Gross, peintre et illustratrice, amie de Raymond Radiguet, Jean Cocteau, Paul Eluard, André Breton… Il aura deux fils et cinq filles de son mariage trente ans plus tard, en 1949, avec une jeune Anglaise de passage à Fourques. Son existence est connue par deux volumes de récits autobiographiques, une œuvre peinte sous-estimée, les témoignages toujours succincts de ses amis artistes et, signe des temps, quelques enregistrements vidéo. La légende s’estompe à la troisième génération après Victor. De Jean Hugo, elle retient les amitiés avec Picasso, Radiguet, Auric, Satie…, le premier mariage avec leur amie Valentine, les décors de théâtre pour Cocteau et Diaghilev, le repli ensuite quelque part en Camargue et, plus vaguement encore, la peinture « minimaliste ». Peu de chose par rapport aux poids réels de l’homme et de l’œuvre. Cette page tente d’y remédier en mettant à disposition quelques données de base sur la vie, l’œuvre et l’actualité de l’artiste, en collaboration avec les conservateurs du musée Fabre de Montpellier, du musée Pierre-André Benoît d’Alès, du fonds Valentine Gross de Boulogne-sur-Mer, de la Maison Jean Cocteau de Milly-la-Forêt…
Bibliographie & Chronologie
Le contexte familial
Parcourir les quatre-vingt-dix ans de la vie de Jean Hugo, c’est se promener à travers le 20ème siècle en compagnie de ses grands artistes : les écrivains Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Paul Eluard, Raymond Radiguet… les peintres Jean Arp, André Derain, Max Ernst, Winifred Nicholson, Pablo Picasso… les musiciens Eric Satie, Georges Auric, Darius Milhaud, Francis Poulenc, les poètes Max Jacob, Cecil Beaton, Paul Eluard… Jean Hugo s’implique dans ses amitiés : il est bouleversé à la mort de Radiguet, il sort de l’alcoolisme et accompagne le cheminement vers la lumière de Jean Bourgouint, l’enfant terrible de Cocteau. Lui-même va se convertir au catholicisme et assister, et participer à la messe quotidiennement du jour de son baptême en 1931 à la fin de sa vie terrestre en 1984. Pendant plus d’un demi-siècle. Henri Gourdin, Les Hugo, 2016
Actualités
Le mangeur au chandail rayé
Le mangeur au chandail rayé, autoportrait de 1940 conservé au musée Fabre de Montpellier. Cette œuvre jalonne le cheminement de l’artiste entre son repli dans son mas de Fourques en Petite-Camargue en 1929, son baptême de 1931 et son mariage de 1949. Point focal de la composition, sur le fond sombre du mur : le regard du mangeur, lourd l’inquiétude face à un monde en guerre, en rupture avec la nature et son Créateur. Sur le plan symbolique, la cheminée sans flamme ni décoration est le lieu du feu potentiel, symbole de la création. En dessous, la cruche, réceptacle de l’eau ou du vin, lieu de la vie. A côté, sur la table, les figues, ingrédients de la survie. En haut à droite, fermant le cercle, la poitrine et le visage du peintre devant le mur sombre et nu.
Actualités de Jean Hugo
Jean Hugo au musée Fabre de Montpellier
La salle Jean Hugo du musée Fabre présente une nouvelle sélection de dix-huit œuvres en liaison avec l’exposition Picasso de l’été 2018 :
- L’homme à la pâquerette de 1921
- L’Imposteur de 1931
- Saint-Antoine demandant son chemin à un centaure de 1931
- Le puits et Le Mois de Marie de 1933
- Le mangeur au chandail rayé, autoportrait de 1940
- La défonceuse de 1956
- Sur le port et Kew Garden, non daté Soulagets de 1972
- Maquettes 3D pour Daphnis et Alcimadure de 1981
- Les plaisirs de la plage de 1928
- Projet pour le miroir magique de 1927
- Portrait de Jean Cocteau et Double Portrait de Jean Cocteau de 1923
- Autoportrait à l’encre de Chine vers 1920
- La table de jeu de 1919
- Paysage méditerranéen de 1950
Restent en réserve :
- La Baie des trépassés au Tréboul 1932. Inv 98.3.2
- Les Carrières de Beaulieu, 1953. Inv 98.4.1
- La conversation au puits 1934. Inv 2012.7.4
St-Cloud 16/9/19
Ma chère amie,
Je n’ai même pas l’excuse du travail – je pense que je suis vidé -. Je n’ai presque pas quitté St-Cloud : de temps en temps de petits déplacements de quelques jours. Dans l’intervalle, je n’ai même pas le courage d’écrire des lettres.
Quoique tardifs, mes félicitations et mes vœux de bonheur sont sincères et j’espère que vous agréerez en m’excusant.
Croyez tous deux au sentiment cordial de votre dévoué
Maurice Ravel
Lettre de félicitations de Maurice Ravel pour leur mariage quelques jours plus tôt à la mairie de Paris
Une lettre à Jean et Valentine Hugo dans la nouvelle édition de sa correspondance (Manuel Cornejo, Correspondance, Le Passeur, 2018)
Sur l’amitié de Ravel et de Valentine Hugo, voir le portrait de Valentine dans Henri Gourdin, Les Hugo, Grasset 2016
Œuvre par œuvre
Aperçu et commentaire de quelques œuvres de Jean Hugo.
Vue de Lunel 1952
La ville de Lunel a fait inscrire au patrimoine national en 2015 (arrêté préfectoral du 28.12.2015) et rénové en 2017 le grand tableau que Jean Hugo lui offrit en 1952 et qu’on peut voir dans la salle des délibérations et des mariages.
L’âge d’or 1924
Le propriétaire de La Sabotière, la villa de Biarritz décorée par Jean Hugo et Emilio Terry en 1928, a détruit ces décors et en particulier L’Âge d’or, une grande toile de Jean Hugo.
Vierge à l’Enfant 1965
Un carton de vitrail pour Ribaute-les-Tavernes dans le Gard. Max Pelletier, maître-verrier à Combas et Alès.
Le cornet à dés 1948
La France a commémoré en 2017 la première publication en 1917 du Cornet à dés de Max Jacob, dont l’édition de luxe chez Gallimard en 1948 fut illustrée de 113 gouaches… par Jean Hugo.
Le Cornet à dés a fait l’objet de plusieurs éditions, dont l’une illustrée par Picasso d’un portrait de Max Jacob. Entre les quatre gravures au burin des Joues en feu de Radiguet en 1920 et les deux dessins de L’Âge d’or selon Jean Hugo de Jean-Pierre Geay en 1984, Jean Hugo a illustré une centaine de livres dont la moitié pour son ami le poète et éditeur d’art Pierre-André Benoit à partir de leur rencontre en 1948. Quelques sommets dans ce massif : les éditions illustrées du théâtre de Jean Cocteau en 1927, Le Perroquet Vert de Marthe Bibesco et Climats d’André Maurois en 1929, l’Inland Voyage de Robert-Louis Stevenson en 1938.