Pablo Casals

l’indomptable

Détails de l’ouvrage

Editions Les Editions de Paris Max Chaleil
Publication 2015
Catégories Biographies, Le violoncelle

En réalité le violoncelle date de lui.


Pablo Casals a rénové la technique du violoncelle, créé l’orchestre Pau Casals et le festival de Prades, dirigé les grands orchestres du monde. Il a influencé plusieurs générations de violoncellistes, de Maurice Maréchal à Yo-Yo Ma, et formé, avec Alfred Cortot et Jacques Thibaud, un trio inoubliable, immortalisé par des enregistrements mythiques de Schumann, Schubert, Beethoven. Il est l’un des grands interprètes et un chef éminent du vingtième siècle.
Il fut surtout l’un des rares artistes, et le seul musicien à son niveau de compétence et de réputation, à refuser de jouer en Union soviétique à partir de 1917, en Allemagne à l’avènement d’Hitler en 1933, en Espagne à la victoire de Franco en 1939, dans les pays pactisant avec l’Espagne fasciste, c’est à dire la presque totalité des pays du monde, de 1945 à sa mort en 1973.

Henri Gourdin reconstitue, en s’appuyant sur des sources inédites, les grandes lignes d’une destinée exceptionnelle qui éclaire l’histoire musicale, culturelle, politique du vingtième siècle.

« En sortant de la guerre, dans les années 1940, les musiciens du monde, pour célébrer solennellement le deux centième anniversaire de la mort de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), s’adressèrent à son porte-parole attitré, le fameux Pablo Casals. … »

Ce sont des choses dont on ne parle pas


Casals a accordé à son ami catalan Joan Alavedra dans les années 1940, à J.M. Corredor et Albert Kahn ensuite des entretiens sans évocation de sa vie intime. « Ce sont des choses dont on ne parle pas », disait-il. Pas de mention en particulier de ses relations avec la violoncelliste portugaise Guilhermina Suggia, sa compagne de 1905 à 1913, ou avec la soprano américaine Susan Metcalfe, son épouse de 1914 à 1956.
La biographie d’Henri Gourdin est la première en français et la première à aborder cette facette du personnage.

Henri Gourdin a publié deux romans où Casals apparaît en personnage réel pendant son exil à Prades : La Jeune fille et le rossignol pour 1940, La Violoncelliste pour la période de l’occupation entre 1940 et 1945.

En réalité le violoncelle date de lui.

Marcel Dupré

A partir du moment où Casals nous a montré, à nous interprètes, la vraie façon de présenter les œuvres, la lumière s’est faite pour nous.

Georges Enesco

Celui qui n’a pas entendu Pablo Casals, ne sait pas comment peut sonner un instrument à cordes. Cette synthèse de beauté matérielle et de spiritualité est unique.

Wilhelm Furtwängler

Ce sens de l’émerveillement, cette faculté à atteindre une expérience originale, était l’essence de l’art de Casals, le secret de sa grandeur.

David Blum

Vint enfin cette grande personnalité seule capable de donner au violoncelle sa place parmi les instruments solistes.

Emmanuel Feuermann

cd-casals-bachL’histoire des enregistrements de Casals est aussi palpitante que son histoire à lui. Elle marque chacune des étapes du progrès technique entre le cylindre d’Edison et la stéréophonie : le démarrage sur le pot-pourri de petites pièces connues, l’évolution vers l’œuvre complète, le passage à l’intégrale avec le trio Cortot-Thibaud-Casals entre 1926 et 1928, la vogue de l’enregistrement life avec les prises de son de la Columbia à Prades de 1950 à 1954, enfin celle des intégrales et des anthologies…

N’étant pas un fanatique des studios, Casals les a fréquentés tardivement : premiers disques en 1915 à près de 40 ans (à cet âge Feuermann était mort avec une discographie imposante), premières grandes œuvres du répertoire en 1926 à 50 ans (les jeunes loups d’aujourd’hui commencent à 20 ans), premières directions d’orchestre en 1950 à 64 ans. Ce qui veut dire que le son de Casals au faîte de sa carrière, le son absolument unique qui levait les audiences pour des ovations interminables, qui amenait les larmes sur les visages et les superlatifs sous la plume des critiques, ce son est perdu, irrémédiablement perdu. Perdues aussi les interprétations qui l’ont porté au sommet à 23 ans et l’y ont maintenu pendant un demi-siècle, dans les concertos de Lalo et de Saint-Saëns notamment.

Au total, il aura enregistré, au violoncelle et à la baguette, des centaines d’œuvres, dont environ trois cent diffusées à ce jour (données en annexe de la biographie d’Henri Gourdin) et deux cent en CD. Un beau score pour un artiste allergique aux studios !

Henri Gourdin : « Ma discographie est incomplète et provisoire, comme toute discographie. Je la compléterai à mesure de mes nouvelles découvertes et des indications des lecteurs.

partition-casalsCasals a refusé, avec une constance et une humilité caractéristiques, que ses compositions soient publiées ou même cataloguées de son vivant. D’où la faible visibilité d’une œuvre pourtant remarquable, sertie de quelques perles : la sardane Sant Martí del Canigó, El Cant dels Ocells…

La biographie d’Henri Gourdin donne un inventaire de 76 titres : 2 adaptations pour violoncelle, 25 pièces de musique instrumentale (3 sardanes, 3 musiques de chambre, 13 pièces pour piano, 6 pièces pour piano et violoncelle), 49 de musique vocale. Sur ces 76 titres, 20 environ sont édités, 20 enregistrés, 20 disponibles en CD. Les œuvres sont classées par genre et dans chaque genre par ordre chronologique de composition. Sont précisés pour chaque œuvre : le titre, le lieu et la date approximative de composition, les références de la publication puis de l’édition en vinyle (LP : vinyle 33 tours/mn) et en disque compact (CD).

La composition s’étend de 1892 à 1972, de 15 ans à 95 ans, soit 80 années de création ! avec deux sommets quantitatifs : les années de formation à Barcelone et Madrid, les années d’exil à Prades.

Goffriller casals

Pablo Casals a découvert le violoncelle à l’âge de 5 ans, à l’occasion d’un récital au Vendrell, son village natal, de Josep Garcia, qui allait être son premier professeur. Il en a joué presque chaque jour jusqu’à sa mort à 96 ans. Il a joué différents instruments au cours de ces 92 ans de pratique ininterrompue : un gagliano cadeau de la reine Marie-Christine d’Espagne, un ruggeri, un tortoni… et principalement le bergonzi-goffriller de sa légende.

Il l’avait acheté à Paris le 15 mai 1908 par l’entremise de « Caressa & Français, Luthiers du Conservatoire » pour 18 000 francs, l’équivalent de cinq ou six de ses cachets de l’époque. Dans les années 1920, le luthier Laberte de Mirecourt lui fabriquera une copie exacte dont il vantera l’excellence :

L’excellent luthier M Laberte de Mirecourt me fit une reproduction exacte de mon goffriller. Ce violoncelle, tout en étant neuf, possédait des qualités de premier ordre. J’en jouais pendant une répétition et Ysaye me demanda, tout en dirigeant l’orchestre : c’est un strad. ? Sur le moment je ne répondis rien, je me contentai de sourire. Et quand j’expliquai à Ysaye ce dont il s’agissait, il ne revenait pas de son étonnement. (J.-M. Corredor, Conversations avec Pablo Casals, Hachette, Paris, 1955)

Anne Gastinel, qui le joua pendant un an, en parle avec émotion dans sa préface à la biographie de Casals.

Une biographie de Pablo Casals, entretien avec Henri Gourdin
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Le Violoncelle

Presse, n°48 - Septembre 2013

Lutherie – De la courge au goffriller : Les violoncelles de Pablo Casals
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Le Violoncelle

Presse, n°45 - Décembre 2012

Musique à l’heure de l’occupation : l’engagement politique de Pablo Casals
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Le Violoncelle

Presse, n°44 - Septembre 2012

Un écrivain fasciné par Pablo Casals
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Le Violoncelle

Presse, n°32 - Septembre 2009

Grande figure musicale du 20ème siècle
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l'accent Catalan

Presse, janvier 2014

Lieux incontourables


La Villa Molitor

Suggiea et casals à la Villa MolitorCasals a vécu de 1903 à l’été 1913, à l’envolée de sa carrière internationale, dans une maisonnette nichée dans la verdure et la tranquillité d’une résidence privée du village d’Auteuil (Paris 16ème), en bordure du Bois de Boulogne. C’est là qu’il accueillit Suggia de 1905 à 1913 et connut de grands moments d’amour et d’amitié. Ce chapitre de son existence ressort de la correspondance entre « M. et Mme Casals » et leurs amis Julius et Abrahamina Röntgen.

Pour plus de détails sur ce lieu emblématique, voir les biographies d’Henri Gourdin ou son article dans le bulletin 2015 de la Société historique d’Auteuil et de Passy.

Julius Röntgen à sa femme, en juin 1908 :
Casals était en robe de chambre, étendu sur un canapé. Suggia jouait à côté. Il se jeta sur la partition de ma nouvelle sonate dès que j’arrivai, la parcourut rapidement, et nous la jouâmes, parfaitement. Tout sonnait comme je l’avais imaginé. Pour une première, c’était une réussite et Suggia, si musicale, le sentait également. […] Ensuite, nous sommes sortis dans le jardin, Casals a ouvert le robinet de la fontaine, Suggia a sorti une bouteille de vin espagnol, les merles chantaient, c’était une magnifique journée d’été. Casals monta s’habiller, il nous parlait par les fenêtres. Je jouai la sonate à nouveau avec Suggia – elle déchiffre très bien elle aussi – puis nous sommes sortis tous les trois pour aller manger en ville au Bœuf à la mode, le restaurant préféré de Casals.

San Salvador

Pablo Casals acheta avec ses premiers cachets un terrain sur la plage de son enfance et y fit bâtir une villa où il séjournait l’été avec sa mère, ses frères et ses amis, qui est devenue le siège de son musée et de sa fondation.

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